A l'issue de mon premier trip en forêt, je me retrouve avec une jolie branche incurvée en guise d'archet, deux branches différentes pour le foret, et un bout de résineux bien sec pour la planche à feu et la paumelle.
Fidèle aux principes du bushcraft, je ne récupère que des branches cassées ou tombées à terre!
Etant donné la piètre qualité de mon opinel, j'utilise une hache et une scie pour me faciliter le travail. Dans un premier temps, j'utilise des lanières de tissu semblables à celle-ci en guise de corde:
De cette première moisson de materiel, seule la paumelle, bois compact et dur idéal pour cet emploi, subsistera, et je m'aperçois bien vite qu'on ne peut pas faire du feu avec n'importe quelles branches ou n'importe quelle corde...
En ce qui concerne la corde, voici les problèmes que j'ai rencontré avec la lanière de tissu: pas assez de tension et elle glisse autour du foret sans le faire tourner, trop de tension et elle finit par craquer!
Un petit truc pour l'ajustement de la tension de l'archet: je la fais passer un coup autour du foret avant de la serrer, ce qui permet d'avoir le dosage, et éviter de faire craquer le tissu.
Voici une photo de mon premier drille, pas assez droit, il était ingérable et je m'en suis vite séparé! De toutes façons, je réalise après coup que le bois était trop mou pour qu'il soit efficace...
J'avais choisi un bois bien trop dur pour la planche à forer, lors de cette première expédition. Une petite recherche sur le net m'indique les bois les plus adaptés à la construction de l'attirail: le noisetier et le lierre (qui sont d'ailleurs ceux utilisés par Andrew Pearce dans la vidéo de l'article précédent).
Comme il se met à pleuvoir, je vais prendre des planches dans la réserve de bois de la maison pour remplacer ma planche à forer inutilisable: je ne parviens pas à faire de trou (même avec le couteau), et encore moins de fumée dans ce bois trop dense!
Voici donc ma seconde planche à forer, comme vous pouvez le constater, j'ai pu y faire deux jolis trous calcinés, donc y produire mon premier charbon, ma première victoire, mais le bois utilisé ici s'avère également trop dense, à terme (en témoigne l'usure de mon premier foret)!
De plus, elle semble un peu trop épaisse, et je galère pour y creuser l'indentation nécessaire à la récolte du charbon et sa transformation en braises...
Les sites de bushcraft semblent s'accorder sur le fait que 2 cm d'épaisseur suffisent, autrement, il faut forer trop longtemps pour faire chauffer le charbon, et c'est déjà suffisamment galère comme ça sans avoir à se compliquer la vie!
Voici une seconde planche à forer, faite du même bois, mais que j'ai élaguée en longueur histoire qu'elle soit moins épaisse. Du coup, j'ai réussi à faire facilement les encoches, mais, car il semble toujours y avoir un mais, du coup le foret s'échappe systématiquement par les encoches, il faut donc les faire une fois qu'on a foré un trou de bonne taille dans lequel le drille s'engage de tout son diamètre pour éviter ça!
Bon de toutes façons, ce bois est trop dur et mon foret a pris cher, il faut donc que je profite du prochain jour de soleil pour aller chercher des branches de lierre et/ou de noisetier afin de me refaire un drille et une planche à forer...
De plus, il me faut un nouvel archet: j'ai cassé l'ancien en changeant de corde. Il faut du bois vert, l'idéal étant du saule, pour cet instrument, et ma branche incurvée était trop sèche pour ne pas finalement céder sous la tension de la corde. Faut dire qu'entre-temps, j'ai troqué mes lanières de tissu pour une corde en nylon, plus robuste -->
Ci-dessous, mon drille, à l'issue de toutes ces manipulations, soit une bonne demi-journée de travail, entre la récolte des matériaux à l'aveuglette et les divers forages, taillages, élagages... Il a bien diminué de moitié en si peu de temps!